Divergente T.1, Veronica Roth, Nathan

CatégorieLittérature ado
ParMélanie

Sorti en octobre 2011 sous le titre Divergent renommé Divergente en novembre dernier à l’occasion de la sortie du deuxième tome, c’est son titre qui m’a poussée à ouvrir ce livre, supposant qu’il allait me plaire. J’ai d’abord été déçue par les premiers chapitres ; Ce monde dans lequel l’auteure nous plonge, je n’arrivais pas à y croire. J’ai commencé à me dire que j’allais m’ennuyer pendant cette lecture. Et pourtant… J’ai fini par accrocher. Ce qui m’avait ennuyé au départ a fini par s’emboîter au reste de l’histoire de telle manière que l’univers dans lequel les personnages évoluent m’a semblé plus cohérent. J’en suis ressortie avec l’envie de lire la suite, immédiatement. Suite qui vient de sortir sous le titre de Divergente T.2 : Les insurgés.

Dans la ville où se situe l’action du premier tome, la société est divisée en cinq factions, chacune tentant d’éliminer le défaut qui, pour elle, est responsable des guerres et des désordres du monde. Ainsi les Fraternels condamnent l’agressivité, les Erudits l’ignorance, les Sincères le mensonge, les Altruistes l’égoïsme et enfin les Audacieux condamnent la lâcheté.
Tous les ans, les jeunes de seize ans de toutes les factions passent par la Cérémonie du Choix au cours de laquelle ils décident de leur avenir ; rester dans leur faction ou en changer. Ils suivent ensuite une initiation, et s’ils n’arrivent pas jusqu’au bout, se retrouvent à la rue ; ce sont les sans-faction.
Beatrice est née Altruiste, mais n’a jamais su l’être réellement. Elle a du mal à s’imaginer rester Altruiste toute sa vie mais s’en veut de vouloir quitter sa famille. Mais lors du test d’aptitude la veille de la Cérémonie du Choix, elle se révèle être différente des autres, une différence qui va lui être utile pendant son initiation tout en la mettant en danger de mort…

Beatrice, l’héroïne et la narratrice, est un personnage très attachant. Toute sa vie jusque là a été dévouée à l’altruisme, et, au fil des chapitres, elle découvre des facettes d’elle-même qu’elle n’imaginait pas.

Beaucoup d’action, de la romance également, amenée très en douceur au fil des pages. Point de coup de foudre. Et comme beaucoup de choses, Beatrice (devenue entretemps Tris), va découvrir l’amour.

Bref, l’action, l’émotion et les rebondissements sont au rendez-vous. Voilà donc une très bonne lecture que je recommande à tous ceux qui aiment les dystopies.

Mélanie Delaporte

Quelques considérations sur la fin d’année qui approche…

CatégorieEvénements
ParPhilippe

La fin d’année approche et votre librairie sera ouverte les dimanche 2, 9 et 16 de 10 heures à 13 heures. Le dimanche 23 et le lundi 24 de 10 heures à 18 heures.

Je profite de cette occasion pour remercier toutes celles et tous ceux qui ont participé aux différentes animations que la librairie a proposées cette année. J’en profite aussi pour remercier les auteurs qui ont croisé nos routes aussi : René de Maximy, Carole Martinez, Gérard Lecas, Marie-Sabine Roger, Sébastien Lapaque, Jeanne Taboni-Mizérazzi, Lucile Limont (illustratrice), Amin Maalouf et Alain Blottière qui revient vendredi 7 décembre prochain. J’en profite enfin pour vous souhaiter une belle fin d’année et comme l’écrit si bien  notre ami Amin Maalouf « On parle souvent de l’enchantement des livres. On ne dit pas assez qu’il est double. Il y a l’enchantement de les lire, et il y a celui d’en parler… »

Philippe Soussan.

Certaines n’avaient jamais vu la mer, Julie Otsuka, Phébus.

CatégorieLittératures
ParPhilippe

Ce livre si singulier, le deuxième de Julie Otsuka ne raconte pas une histoire mais toutes les histoires que vécurent ces femmes japonaises émigrées  aux Etats unis dans l’espoir d’un avenir meilleur au début du Vingtième siècle. En affrontant toutes ces épreuves : de la traversée de l’océan à l’arrivée en « terre promise » où un beau mari (qui l’est rarement en fait ! ) les attend mais pour les faire travailler jusqu’à la naissance d’enfants et la Guerre, le deuxième qui va définitivement les contraindre à un exil intérieur… Toutes ces femmes ont souffert mille maux et c’est leurs douleurs qui sont racontées  ici par Julie Otsuka avec ferveur et humanité, un beau roman.

Philippe Soussan.

 

L’herbe des nuits, Patrick Modiano, Gallimard.

CatégorieLittératures
ParPhilippe

ModianoJean, le narrateur du livre ( est-ce Modiano lui même difficile de le savoir…) rencontre Dannie à la cafétéria de la Cité universitaire et  l’emmène jusqu’à l’Unic Hôtel près de la rue Monge. Là ils retrouvent  Pierre Duwelz, Gérard Marciano, Paul Chastagnier et Georges Rochard. Les principaux protagonistes du livre étant cités nous les suivons au présent puis au passé dans ce Paris que Modiano raconte en déambulant si bien. Un carnet noir lui sert de carte et  d’horloge à remonter le temps. Et comme à chaque fois la partition nous entraîne derrières ces ombres aux passés troubles qui nous font vivre leurs errements, leurs amours et leurs attachements aux différents lieux qu’ils fréquentent.  L’auteur lui même semble être parfois emporté par son propre vertige, ou bien est-ce nous lecteurs qui sommes happés par cette prose si unique qui nous emporte… ?

 

14, Jean Echenoz, Les Editions de Minuit.

CatégorieLittératures
ParPhilippe

Nous sommes en Vendée à la veille de la Grande Guerre, Charles et Anthime travaillent à l’usine Borne-Sève où l’on fabrique des chaussures, « toute sorte de chaussures : souliers pour hommes, dames et enfants, bottes, bottines et bottillons, derbys et richelieus, sandales et mocassins, chaussons, pantoufles, mules, modèles orthopédiques et de protection,  jusqu’au snow-boot récemment inventé, sans oublier le godillot qui tient son nom de son créateur, découvreur entre autres merveilles de la différence entre le pied gauche et le droit. Tout pour l’extrémité chez Borne-Sèze… ». Charles aime Blanche qui les voit partir aux côtés de  Padioleau, le garçon boucher, Arcenel, le bourrelier et Bossis, l’équarrisseur, tous camarades de pêche et de café, pour cette guerre qui ressemble fort à une partie de campagne en août 1914. Le déroulement de celle-ci pour ces garçons et cette femme  prendra un contour bien plus dramatique que ce départ,  la fleur au fusil, semblait présager. Et c’est toute le force de Jean Echenoz dans ce roman que de s’attacher aussi bien aux détails de cet épisode douloureux du début du XX ème Siècle que d’aborder  avec cette distance qu’il sait saisir grâce à sa formidable plume les ravages qu’elle causa. Un livre déroutant et singulier.

Philippe Soussan.

 

Viviane Elisabeth Fauville, Julia Deck, Les éditions de Minuit.

CatégorieLittératures
ParPhilippe

Premier roman paru chez Minuit, le livre de Julia Deck raconte la chute d’une femme Viviane Elisabeth Fauville, mère d’un bébé qui est quittée par son mari pour une autre et qui commet  un crime…  Enoncé ainsi et si j’ajoute que le livre se situe dans un Paris très Modianesque nous pourrions être surpris par l’intérêt que susciterait ce livre, mais il ne faut pas en rester là car ce roman est surprenant à plus d’un titre. Sa construction tout d’abord, des courts chapitres où l’on passe du vous au nous puis au je et enfin au il sans que le récit en soit affecté bien au contraire mais aussi par ses situations auxquelles notre « héroïne » est confrontée  qui la rendent « esclave de la nécessité » dans cette recherche qui l’anime autour de l’enquête sur le meurtre de son psychanalyste. Un livre donc troublant, portrait d’une femme en déroute mais déroutante aussi. Beau premier roman.

Philippe Soussan.

Never Sky, Veronica Rossi, Nathan

CatégorieLittérature ado
ParMélanie

Aria est une jeune fille qui a toujours vécu à Rêverie, une capsule dans laquelle vivent des milliers de personnes, car depuis plusieurs siècles le ciel à l’extérieur est chargé d’Ether, engendrant tempêtes dévastatrices et mutations. A Rêverie et dans les autres capsules, les humains sont à l’abri, et le manque d’espace a été résolu grâce aux Domaines, des mondes virtuels dans lesquels on voyage grâce à un SmartEye, petite capsule posée sur un oeil.

Peregrine, alias Perry, n’a toujours connu que la vie à l’extérieur. Frère du chef du clan des Littorans, il rêve de prendre sa place pour tenter de mener son peuple à l’abri des tempêtes d’Ether. Mais il lutte contre cette force viscérale qui veut le pousser à affronter son frère, refusant de faire souffrir son neveu Talon.

Aria et Peregrine, deux univers que tout oppose. Et pourtant, lorsqu’Aria est expulsée de sa capsule et que son chemin croise celui de Perry dont le neveu a été enlevé, ils vont être forcés de s’entraider. Elle, pour survivre dans cet environnement inconnu et pour rentrer chez elle. Lui, pour retrouver Talon.

Mais ces deux-là ne se comprennent pas. Pour Aria, Peregrine n’est qu’un Sauvage, un Etranger, très certainement cannibale. Pour Perry, Aria est une Taupe dont l’odeur lui est insupportable et qu’il ne peut pas regarder lorsqu’elle porte son horrible coque oculaire.

Deux personnages totalement différents, avec leurs souffrances et leurs espoirs, qui vont devoir apprendre à se connaître et à s’accepter…

Ecrit à la troisième personne, le récit alterne le point de vue selon les chapitres ; certains nous disent le ressenti d’Aria, d’autres celui de Peregrine.
Certains lecteurs seront peut-être gênés par les technologies du monde d’Aria, qui ne sont pas totalement expliquées dès le départ ; ainsi, c’est au fil du roman que l’on comprend le fonctionnement du SmartEye et des Domaines. Pour ma part, j’ai préféré essayer de comprendre par moi-même ces technologies et les imaginer en attendant d’en apprendre plus, plutôt que de me retrouver avec des tonnes d’informations techniques dès le début du roman.

J’ai donc été conquise par cette lecture qui s’avère être le premier tome d’une trilogie.

Mélanie Delaporte

Les Immortelles, Makenzy Orcel, Zulma.

CatégorieLittératures
ParPhilippe

Premier roman d’un jeune auteur haïtien qui raconte l’histoire d’une prostituée de la Grand-Rue à  Port-au-Prince au lendemain du terrible tremblement de terre de  janvier 2010. C’est l’histoire de Nina-Shakira,  libre, amoureuse de l’écrivain haïtien Stephen Alexis et des livres et adoptée par la « narratrice » de cette histoire elle-même issue de ce milieu. Cette « Petite » devint très vite une personnalité parmi les prostituées de la Grand-Rue et sa protectrice n’a pas pu se résoudre à sa disparition lors de la catastrophe. C’est elle donc qui raconte son histoire par l’intermédiaire d’un écrivain qui doit rendre ainsi ces femmes… immortelles. Roman empreint de poésie qui rend compte de l’humanité toujours présente malgré le chaos. Plein de promesses.

Philippe Soussan.

L’Embellie, Audur Ava Olafsdottir, Zulma.

CatégorieLittératures
ParPhilippe

Précédant le magnifique Rosa Candida, l’Embellie raconte l’histoire d’une femme, la narratrice, que son mari vient de quitter et qui se voit confier par sa meilleure amie, Audur, qui va accoucher,  son fils de quatre ans,  Tumi, presque sourd et portant des lunettes à  forts verres correcteurs. Avec cet étrange petit bonhomme notre narratrice/traductrice décide après deux coups de pouce du destin de partir à la redécouverte de son « île noire » vers les lieux de son enfance. De ce périple naîtra une relation attachante entre cet enfant étrange et notre narratrice qui cherche à reconstruire sa vie. Livre plein d’humanité décrivant avec beaucoup de tendresse ce personnage féminin embarqué dans une équipée aux allures de reconstruction intérieure.

Philippe Soussan.

Pour seul cortège, Laurent Gaudé, Actes Sud.

CatégorieLittératures
ParPhilippe

 Alexandre le Grand, roi de Macédoine, de Perse, d’Egypte et de bien d’autres royaumes encore est sur le point de mourir. A  Babylone, ses fidèles, les Diadoques le pleurent déjà et en même temps pensent aux territoires dont ils vont pouvoir disposer… Cette guerre de succession commence alors que les funérailles du Conquérant n’ont pas encore eu lieu et pour cause chacun cherche à se l’octroyer pour ses propres desseins. Au milieu de cette mêlée Drypteis, fille de Darius et épouse d’Hephaistion est rappelée de sa retraite d’un temple de la province de l’Arie pour rendre un dernier hommage au grand guerrier. Ainsi elle va donc prendre part au cortège qui emmène le corps du roi vers sa dernière demeure et ainsi devenir le symbole de ce qu’il fut.

Très beau livre dont le souffle nous accompagne longtemps ainsi que le personnage de Dryptéis, princesse Achéménide symbole de ce temps et de ce moment de l’Histoire.

 

Philippe Soussan.